Longtemps réduit par une vision appauvrie de la commedia dell’arte, le jeu masqué a souvent la réputation d’être un style de théâtre caricatural où la « steppette » domine et où les grimaces l’emportent sur la vérité. En vérité, le masque, lorsqu’il est libéré de ses clichés est tout le contraire : il s’agit d’un art libérateur et créateur qui permet à l’acteur de retrouver l’essence du jeu théâtral.
Précision du corps, écoute du public, conscience de l’espace et sens du rythme, le masque propose à l’acteur un voyage à la fois rigoureux et ludique à la source de l’acte de jouer. Car il s’agit ici de jouer et de « se laisser jouer », comme un enfant qui se fait prendre au jeu, l’acteur doit se laisser surprendre par le masque et se laisser entraîner dans son imaginaire…
Loin d’être un obstacle au jeu, le masque est un véritable déclencheur de l’imaginaire de l’acteur. Le corps est l’explosif et le masque, le détonateur. Le travail du masque et du corps dans l’espace ne mène pas uniquement à une spécialisation mais à un approfondissement des techniques de jeu et d’interprétation.
Le masque comme déclencheur du jeu non masqué.